AVIS MANGA : LE MANDALA DE FEU

Date de sortie : Juin 2021 – Edition : Mangetsu – Prix : 12,90€

Être fan de manga n’est pas forcément synonyme de grande culture artistique au sens large. Personnellement je suis une bille dans tout ce qui est sculpture et autres toiles de maîtres, mais suis plutôt curieux de ce qui touche à l’architecture. Ce n’est donc pas avec un grand bagage technique que j’ai entamé la lecture du Mandala de Feu, et, je ne vais pas joué l’hypocrite avec vous je ne connaissais pas Tohaku Hasegawa. Peintre japonais né en 1539 et mort en 1610, il est notamment reconnu au pays du soleil levant pour ses fresques murales qui ornaient certains château. Certaines de ses œuvres sont d’ailleurs toujours visible au Musée National de Tokyo.

Malgré cette méconnaissance de l’artiste et de cet art en général, Le Mandala de feu n’en reste pas moins un seinen prenant et cultivant. La première chose qui m’a marqué avec ce tome … c’est sa cover, et je ne parle pas du dessin de celle-ci, même s’il est très réussi, mais plutôt du touché, et de la matière avec laquelle est faite cette dernière. Après Chiruran et son lettrage ensanglanté, Mangetsu fait ici aussi très fort en nous proposant un papier non pas verni mais … « toilé » dont la sensation lorsqu’on le prend en main rappelle celle d’une toile de peinture encore vierge. Le papier possède un grain et une personnalité que je n’avais encore jamais vu personnellement.

Mandala de feu (le) - Manga - Manga news

Outre cette couverture, on sent que Mangetsu a tenu à mettre en avant le côté grandiose des œuvres de Tohaku avec un format de tome proche de celui des éditions premiums. Un format un peu plus grand donc qui permet de faire la part belle aux fresques, ce que ne se prive pas de faire Chie Shimomoto sur certaines double pages vraiment sublimes. Le mangaka est également particulièrement à l’aise pour donner vie à certaines toiles du maître.

Le Mandala de Feu - Manga - Manga Sanctuary

Malgré son caractère biographique, Le Mandala de feu n’en demeure pas moins divertissant et par certains moments j’ai même eu l’impression de voir quelques similitude, au niveau du design, avec un fameux Ryo Saeba. Certaines expressions faciales ou postures m’ont vraiment fait penser au héros de City Hunter … le côté obsédé sexuel en moins. Cependant, les points communs s’arrêtent ici et l’œuvre de Shimomoto possède son propre style et sa propre identité mais surtout ses propres démons. En effet, comme bons nombres d’artistes ce dernier est torturé et hanté par ses obsessions, quitte à délaisser sa femme et son fils.

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L’histoire, certes romancée, de Tohaku Hasegawa est passionnante et découvrir un pan de la culture et de l’art japonaise de cette période très riche est ultra enrichissant. L’auteur parvient également à donner ce côté seinen à l’artiste, et, surtout, ce qui m’a le plus impressionné, est parvenu à retranscrire l’aspect grandiose des fresques du peintres. Grâce au mandala de Feu on en apprend également un peu plus sur les méthodes de travail et us et coutumes de l’époque, pas si différentes au final de ce que vivent les mangaka japonais aujourd’hui avec un rythme de travail intense …