AVIS MANGA : BLUE GIANT SUPREME (T1-5 RATTRAPAGE)

Si la musique prend une part importante dans la vie de certains, ce n’est pas chez moi quelque chose d’indispensable. Bien entendu j’aime bien me mettre un petit son de Manau ou Damso, je ne suis pas ce qu’on pourrait appeler un inconditionnel de la musique. Blue Giant Supreme est donc sans surprise le premier manga de musique qui rentre dans ma mangathèque. Blue Giant Supreme est la suite direct de Blue Giant, une série en 10 tomes qui nous raconte le quotidien de Dai Miyamoto, un jeune lycéen japonais qui rêve de percer dans le jazz. Avec BGS, nous retrouvons toujours Dai mais cette fois hors de sa terre natale.

Blue Giant Supreme – Tome 01
Etape indispensable pour sa progression et son but ultime, le même que tout aspirant jazzman je pense, percer aux USA, l’Europe est un premier objectif pour lui. Avec ces premiers pas hors du Japon, il espère ainsi voir comment se joue et se pratique le jazz sur le vieux continent, car même si nous ne sommes pas non plus le plus gros public, on reste, je pense, un peu plus connaisseur que les japonais dans ce domaine. D’ailleurs, c’est cette ignorance réciproque si je puis dire que va devoir affronter Dai dès son arrivée en Allemagne. Malgré son talent, lorsqu’il se présente dans les bars de Munich, sans parler allemand, la plupart des propriétaires regardent ce petit asiatique avec son saxophone d’un air bien surpris. Et on peut les comprendre, le jazz asiatique n’est pas non plus le plus connu des mouvements musicales. Malgré tout, et comme souvent dans la vie, des rencontres, des choix courageux, de la motivation (et aussi un don) vont faire en sorte que la carrière de Dai va commencer à se dessiner petit à petit.

Blue Giant Supreme - Anime Story

Malgré le talent du jeune homme, l’auteur nous rappelle sans cesse que rien n’est acquis et que ce n’est pas parce que vous jouez un soir dans un bar, que vous ferez la couverture de Jazz Magazine. C’est d’ailleurs là, la force de la série et d’Ishizuka Shinichi, l’auteur parvient à transposer les émotions, le courage, l’empathie … tous sentiments humains en général avec une précision déconcertante. On croirait par moment voir un film, tellement le trait est réaliste … Et que dire des passages au sax …

CHRONIQUE Blue Giant par Shinichi Ishizuka | Le Jazzophone

Quand je vous ai dit que je ne connaissais pas la série, ce n’est pas totalement vrai. En 2019, j’étais à Londres pour l’exposition Manga et ai pu sur place découvrir des dizaines de planches originales de séries comme Dragon Ball, Pokemon, Tsubasa, Jojo et Blue Giant. Déjà à l’époque, même sans connaitre la série, j’étais resté bloqué devant le dessin de l’auteur. La puissance, la force, l’énergie qui se dégageait de cette simple pleine page était assez dingue et je m’en souviens encore aujourd’hui. Et bien imaginez cette sensation, et décuplez la sur plusieurs chapitres, et vous obtiendrez une lecture à couper le souffle.

Avec ses 11 tomes, mais seulement 5 sortis chez nous, je suis ravi d’avoir enfin découvert et rattrapé mon retard sur Blue Giant Supreme. Ce rite initiatique de Dai, qui va déboucher (on le sait) sur son apogée aux USA avec Blue Giant Explorer, pourrait figurer au rang des manuels de survie en milieu urbain, ou encore dans la rubrique comment réaliser son rêve le plus fou. L’histoire est très touchante, et on se lie forcément rapidement d’empathie pour ce petit japonais chétif, qui débarque en Europe avec seulement son saxophone … mais qui se transforme en force de la nature une fois le bec en bouche. Même pour moi qui n’est pas suivi la première série (mais ca ne saurait tarder), j’ai adoré lire ces 5 tomes et en plus d’avoir des covers ultras classe, Blue Giant Supreme permet à notre esprit de voler en paix, de nous évader et ca fait du bien de lire ce genre de manga…