SOUS LE SUNLIGHT DE TROPICO !

Après 18 ans de règne, El Presidente revient pour un sixième mandat. Toujours prêt à prendre en main le destin de Tropico, petite archipel des caraïbes, accompagné de son fidèle Penultimo et d’une bonne dose d’humour.

Pour la première fois depuis les débuts de la licence, c’est une nouvelle équipe de développement qui s’est vu confier le projet, mais entre leur cv (Might & Magic) et le passage à Unreal Engine 4, cette nouvelle recette s’annonce toujours aussi bonne. Les équipes de Limbic Entertainment ont repris ce qui marchait, joué la carte de la continuité (et de la sécurité) en améliorant des points ici et là, et ajouté de légères nouveautés.

Viva la dictatoure !

Comme dans les précédents opus, la dynastie d’El Presidente traversera les époques. Des années 1800 aux temps modernes, votre objectif principal est de diriger d’une main de maître votre pays le plus longtemps possible, tout en conservant de bons rapports avec l’ensemble des factions, locales ou étrangères. Ces différentes entités (Couronne, révolutionnaires, puissances étrangères …) auront chacune des exigences. A vous de décider si vous souhaitez les honorer, privilégier l’un d’entre eux ou la jouer solo et la jouer forte tête…

Si tous les styles de joueurs y trouveront leurs comptes et développeront bien leur pays comme ils le souhaitent, les différents débuts de partie sont souvent les même. La culture des différentes plantations (sucre, tabac, mais …), l’élevage de bétail et l’assouvissement de toutes les demandes d’où qu’elles viennent sous peine de devoir rapidement être au pied du mur.

 

Heureusement, cette phase d’introduction est assez rapide, et vous serez assez tôt dans votre partie à même de proclamer votre indépendance. Deux solutions s’offrent alors à vous : payer ou combattre … enfin faire combattre votre peuple. Pas de raison de se faire mal à la place des autres. Une fois indépendant, c’est vous qui gèrerait le fonctionnement du pays et déciderez avec qui commercer, de qui pourra voter… Tant qu’à faire, autant que ce soit ceux qui vous soutiennent, sinon c’est le game over assuré en cas de non réélection. Par chance, il existe plusieurs moyens de convaincre vos opposants : prisons, tortures, assassinats …

La Corée du Nord ou les Bahamas ? C’est vous qui déciderez de l’avenir de Tropico !

Quand c’est trop c’est Tropico

Si ces quelques lignes vous dressent un tableau noir de la démocratie, rassurez vous… Il sera toujours possible d’ouvrir un comte en Suisse ou de crier à la phobie administrative. Vous l’aurez compris l’humour est toujours présent et les bons mots de vos conseillers seront là pour vous faire sourire après une exécution savamment orchestrée.

Outre son mode Sandbox, Tropico 6 propose plusieurs modes de jeu comme un mode multi de 2 à 4 joueurs, mais aussi un mode scénario. Ce dernier permet de jouer une quinzaine de missions avec différents objectifs de début de partie, dont la plupart consiste à redresser la barre du pays en un temps imparti.

Côté nouveauté, le système d’archipel permet de proposer une nouvelle approche de la gestion des territoires avec la création de ponts ou de tunnels. Politiquement parlant, il sera aussi possible de faire valoir votre 49.3 local en faisant passer les décrets qui vous arrangent.

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Quelques grains de sables dans la chaussure

Si l’ensemble est très intuitif et facile à prendre en main, quelques petits défauts subsistent malgré tout dans ce titre. Les créations de routes sont parfois loin d’être logique et la construction d’une artère rectiligne peut s’avérer plus compliqué que prévu car le jeu décide seul de faire une courbure. Toujours en ce qui concerne le réseau routier, la gestion du traffic reste anecdotique tant le manque d’outils et de suivi pour le gérer rendent le tout assez abstrait. D’ailleurs, il suffira de coller les résidences des travailleurs aux usines pour éviter certains problèmes d’approvisionnement en main d’œuvre. Dommage quand on sait qu’il est possible de mettre en place un réseau de métro et de bus. Enfin, dernier point qui m’a quelque peu frustré, les demandes des différents conseillers ou factions ont tendances à revenir souvent et provoquent un petit sentiment de Déjà vu un peu agaçant… Notamment quand vous venez de construire une basilique et que dans la seconde qui suit, une faction vous demande de construire … une basilique.

Note (/5)

Concrètement, les équipes de Limbic Entertainment ont préféré jouer la sécurité, et le changement c’est pas maintenant. Malgré tout, la formule fonctionne toujours très bien et les quelques nouveautés amènent un vent de fraicheur sur la licence. L’apport d’Unreal Engine 4 est aussi significatif, en zoomant vous pourrez voir votre élevage de crocos se développer par exemple.

Loin des city builder classique, ce dictature builder conserve ce qui fait de lui un jeu unique et devrait satisfaire les fans de la licence. Les nouveaux joueurs devraient eux rapidement s’y retrouver grâce au différents tutos et explications bien pensés. Fidèle à lui-même, El Presidente est parti pour faire un sixième mandat du même acabit que les précédents !