AVIS BD : JOE LA PIRATE
Comme je pense beaucoup d’entre vous, je ne connaissais ni d’Eve ni d’Adam cette fameuse Marion Barbara Carstairs, ou Joe la pirate. Et pourtant … dès les première page de cette BD scénarisée par Hubert (Peau d’Homme) et dessinée par Virginie Augustin (Monsieur Désire ?), on est captivé par la vie de cette femme. A mi-chemin entre Gatsby le magnifique et Howard Hughes, la vie de Joe est véritablement bluffante et d’autant plus marquante qu’elle est très contemporaine.
Tout d’abord j’aimerais commencer par parler de l’édition, car si je fais référence à Gatsby ce n’est pas uniquement car une partie du récit se déroule dans les années 20, mais parce que dès la vision de la couverture j’ai ressenti cette inspiration. Et, si, l’œuvre ne se veut pas biographique à 100% en assumant avoir pris des libertés, on sent que l’influence du personnage de fiction de Francis Scott Fitzgerald est assez présente. Outre cette couverture très classe, la (quasi) totalité de l’œuvre est en noir et blanc. Un choix qui la rend intemporelle et qui pour moi permet de se concentrer sur les silhouettes, les expressions de visages ou émotions des différents personnages. Cette emphase sur les personnages est d’autant plus impactante qu’ils sont fait de manière très arrondie quand les paysages ou décors en fond sont eux plutôt détaillés et rectiligne.
Joe la pirate
Mais alors qui est Joe la pirate et pourquoi sa vie mérite-t-elle de nous être contée ? Pour commencer, et comme je vous le disais en introduction, cette BD est très contemporaine. Car même si elle débute au début du XXème siècle, l’histoire de Joe se termine en 1993 … Comme quoi on peut vivre une vie de débauche et vivre longtemps (je prends note). Et, comme vous vous en doutez en presque 100 ans de vie, elle aura passé et vécu énormément de choses, rencontrée des personnes historiques assez incroyable … Mais, ce qui fait de Marion Barbara Carstairs une femme incroyable … c’est qu’elle se revendique homme aimant les femmes et l’assume pleinement. Quand on se replace dans le contexte de l’entre 2 guerres, de la société à l’époque (déjà qu’aujourd’hui c’est pas gagné) on peut imaginer non sans mal la force de caractère qu’il a fallu pour s’imposer aussi bien dans sa sexualité (débordante) que dans sa carrière de pilote de bateaux de courses. Cette œuvre permet donc de voir d’un œil finalement assez moderne la société d’il y a 60/70 ans. Et, même si l’histoire se déroule dans un microcosme aristocrate où la perception et le ressenti vis-à-vis de ce mode de vie n’est pas le même que la société plus classique. Cela reste intéressant.
Outre cette vie de pilote renommée, le quotidien de Joe est assez unique pour remplir 2 ou 3 BD je pense, entre ses multiples conquêtes féminines dont certaines oscarisées, sa vie sur son île privatisé des Bahamas qu’elle dirigeait d’une main de maitre… Joe la pirate est vraiment un personnage atypique qui mérite qu’on s’attarde sur sa vie et ce qu’elle a traversé. J’ai vraiment apprécié cette bande dessinée, que ce soit au niveau du style que de l’ambiance, la formule fonctionne très bien et l’histoire est captivante. Tantôt touchante, tantôt exubérante ou même agaçante, Marion Barbara Carstairs ne laisse pas indifférent. A l’instar des hommes que j’ai cité au fil de cette review, elle a su mener une vie, sa vie de rêve en s’assumant et s’épanouissant malgré le regard de la société. Une force de caractère pour une femme incroyable qui n’a jamais renié qui elle était pour autant.
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