GRAN TURISMO 7 : ENTRE TRADITION ET MODERNITE

Doucement mais surement (sauf sur les circuits), cela pourrait être l’adage de Polyphony Digital. En effet, depuis sa création en avril 1998 le studio est connu pour son rythme assez étalé de release, notamment après des années 2000 très riches en sorties. Depuis Gran Turismo 5 en 2010, la firme japonaise a su imposer ses délais et son planning. Avec un jeu tous les 4-5 ans en moyenne, l’objectif est clair : fournir l’expérience de simulation de conduite la plus aboutie possible. C’est donc 5 ans après Gran Turismo Sport que sort ce Gran Turismo 7, malheureusement cross plateforme entre la version PS4 et PS5. Et oui j’ose dire malheureusement car, déjà j’ai une PS5 ^^, et surtout parce que tant que les jeux sortiront sur les deux générations de consoles on restera toujours un peu coincé dans le passé.

Si je me permets de faire référence au passé dès le début ce n’est pas sans raison, car, sur certains aspects ce jeu sent la naphtaline. Problème souvent inhérent aux productions japonaises qui ont du mal, de mon point de vu, à se sortir de leurs habitudes. Avec ce GT7 on est dans du très très classiques, et si l’ensemble est vraiment très bon, certains points donnent une impression de peut mieux faire. Commençons par le menu, avec son interface très jeu mobile. Très clair, sur ce point rien à dire, la navigation se veut différente d’un menu classique mais rend cette dernière parfois un peu lourde car n’ayant pas de « bascule » rapide entre chaque section, cela nous oblige à revenir en arrière pour entrer dans le menu souhaité. Tout comme lors de modif sur notre véhicule, il n’y a pas de solution rapide pour changer de véhicule, il faut sortir, aller dans le garage, sélectionner son véhicule et retourner dans le menu de customisation. Un détail, mais qui peut s’avérer un peu lourd et surtout dommageable vu la quantité de véhicules disponibles et la richesse de l’offre.

Gran Turismo 7 - Jeux exclusifs PS5 et PS4 | PlayStation

Car en effet, malgré ces défauts d’interface un peu vieillotte, le contenu de ce Gran Turismo est à la hauteur de ses ambitions. Avec 420 véhicules au launch (80 de plus que GT Sport), dont énormément de japonaises, et 29 circuits iconiques. On retrouvera ainsi de vrais tracées comme Spa, Le Mans ou Spa, mais également des circuits originaux comme Fuji High Speed Ring. Mais la où se ressent tout l’amour et la passion de l’équipe de Kazunori Yamauchi pour les bagnoles, c’est dans la transmission vis-à-vis de cette car culture. Dès le début du jeu, bien avant de prendre la manette en main, Polyphony nous met une claque avec une cinématique incroyable qui transpire l’amour des voitures. A l’intérieur du jeu, chaque constructeur, et même certains partenaires comme Michelin, possède leur propre showroom et musée. Un bon moyen de profiter de la beauté des véhicules, mais aussi d’en apprendre plus sur l’histoire de la marque. Le jeu pousse le côté réaliste jusqu’à offrir la possibilité d’acheter des voitures d’occasion sur un menu … semblable au bon coin ou Paru Vendu. Si l’idée est louable, entre la mise en page, les kms de chaque voiture d’occasion … je me suis vraiment cru sur mon PC en train de chercher le remplaçant de mon Qashqai ahah. A deux doigts de voir des annonces nous précisant que c’est une Alpine de seconde main, non-fumeur et pour laquelle la révision a été faite il y a 6 mois.

Toujours dans cette logique de culture automobile, GT conforte sa maitrise avec un mode replay toujours aussi incroyable et bluffant. Sur PS5, la DualSense apporte également un vrai plus dans cette immersion et nous fait presque ressentir chaque aspérité de la route. Le gros point noir, en course reste pour moi la morosité de ces dernières. Ca manque de foules en délire, d’animation … Si chaque fois que vous doublez une voiture vous aurez une petite image vous indiquant la marque et le modèle, les à-côtés comme le public, les communications de votre staff … sont absents et tout cela rend les courses un peu monotones, voir moribondes. Si l’ambiance laisse à désirer, ce GT7 est par contre irréprochable en ce qui concerne la conduite. Il faudra être précis et rigoureux si vous comptez battre les meilleurs, mais le titre n’oublie cependant pas les joueurs un peu moins doués (comme moi) avec un large panel d’assistances qu’il est possible d’activer ou non à n’importe quel moment.

Gran Turismo 7, un joli trailer pour des freins – JVMag.ch

Enfin, au niveau des modes de jeu Gran Turismo 7 propose un mode histoire plutôt classique où en vous rendant dans un café vous débloquerez de nouvelles missions et objectifs, vous permettant de débloquer des véhicules toujours plus puissant. Une progression à l’exact opposé de ce qui se fait dans un Forza Horizon 5 où vous pouvez rouler dès le début dans un bolide. Ici, c’est une progression à l’ancienne où vous allez commencer avec votre citadine japonaise et cravacher avant de vous asseoir sur les sièges en cuir de votre Ferrari… Il est aussi possible de jouer sur un mode musical et en multi local avec un split screen. Des modes sympas mais néanmoins anecdotiques de mon point de vu. Personnellement, j’ai progresser uniquement via ce café et son propriétaire Luca. Cela permet d’avoir un objectif à court terme, et une vraie mise en avant des véhicules. Car en jouant à ma guise comme dirait Jean Rochefort, je me serais je pense un peu lassé de refaire les même circuits. Par ailleurs, et joli clin d’œil pour les historiques de la licence avec le retour des permis qui ne bloque plus heureusement l’accès à certaines catégories de voitures, et enfin, un mode photo Scapes très impressionnant qui permet de prendre des jolies images de vos voitures dans de véritables spots, de l’Islande à l’Alsace en passant par Kyoto.

Pour conclure ce test, Gran Turismo 7 n’invente et ne réinvente rien. Il se conforte dans ce qu’il sait faire, à savoir proposer une expérience automobile très qualitative bien qu’un peu austère. Le cœur du jeu sont les voitures et l’amour des 4 roues. Le reste n’est qu’un prétexte pour prendre votre pad, ou votre volant, pour vous enfiler des kilomètres d’aphalts. Ce jeu devrait donc ravir les fans et fidèles de la licence qui ne seront pas vraiment dépaysés par cet opus 2022 qui trouveront ici une ode à l’amour des voitures les plus iconiques de l’histoire.

Étiquettes: