AVIS MANGA : SOTEN NO KEN – TOME 1
Date de sortie : Octobre 2021 – Edition : Mangetsu – Prix : 9,90€
Après Keiji (et on espère bientôt Hokuten No Ken^^), la collection Tetsuo Hara s’agrandit chez Mangetsu avec l’arrivée de Sōten No Ken, le prequel de Ken le Survivant justement. Juste, je me permets pour tout le monde réalise ce qu’est en train de réaliser Mangetsu quand même. Je rappelle qu’ils ont commencé cette année seulement, et on déjà ramené Junji Ito, Tetsuo Hara ou encore Yugo Kobayashi avec Ao Ashi … Après un début d’édition chez Panini en 2004, mais qui n’est pas allé très loin, la série revient donc en France dans le format des éditions Tokuma Shoten, c’est-à-dire 14 volumes trèèèès épais (l’équivalent d’un tome et demi classique) contre 22 pour l’édition initiale.
Mais de quoi traite donc ce manga ? Comme je vous l’ai dit, il s’agit d’un prequel, et nous allons donc ici voir les origines de Kenshiro … mais pas celui que vous connaissez. Nommez ainsi en hommage à son « oncle » Kenshiro Kasumi, c’est de ce dernier que nous allons suivre les aventures. L’histoire se passe dans les années 30, dans un cadre diamétralement opposé à ce que l’on a connu dans HNK. La Chine est alors une colonie, où les concessions dont française, sont au pouvoir dans ce pays alors agricole principalement. Malgré tout, cela n’empêche pas les différentes mafias locales de se battre pour la part du gâteau… notamment dans les zones portuaires. Shanghai, terrain de jeu du Syndicat de Jade et de l’Union du Pavot Sanglant est alors en proie aux règlements de comptes et lutte d’influence. 3 ans avant les faits qui nous sont narrés, Kenshiro, aussi surnommé Yanwang, le roi de enfers, alors « au service » du syndicat de Jade avait fait en sorte de régler par la force de ses poings ce conflit. Non pas qu’il soit membre affilié de ce genre de syndicat du crime, mais à choisir, autant confier la ville au moins pire des deux, et ainsi instaurer la paix pour les habitants de la région.
Malheureusement pour lui, et heureusement pour nous, tout ne va pas se passer comme prévu, et, malgré son retour au Japon dans un total anonymat et sous une nouvelle identité, Kenshiro va faire la rencontre d’un ancien allié venu lui annoncer la prise de pouvoir du clan rival.
Avec cette toute nouvelle histoire, Buronson et Tetsuo Hara parviennent à faire renaitre la légende de Kenshiro sous un spectre différent. Même si les deux Ken ont évidemment des ressemblances physiques, entre autres, c’est surtout le style de Testsuo Hara qui nous impressionne encore et toujours. Sa qualité de dessin pour exposer les émotions, son jeu d’ombres, la posture, les pleines pages et la pagination sont maitrisés à la perfection. Même si c’est un manga à l’ancienne avec beaucoup de textes (très différents des sorties plus récentes qui sont plus aérés), la lecture n’est pour autant pas lourde ou prise de tête. Pour comparer, j’avais trouvé un peu ce défaut du côté de Kingdom, que j’ai vraiment apprécié mais que j’ai lâché au fil du temps car trop longs à lire et qu’il fallait faire un choix entre plusieurs séries.
Malgré ces réminiscences de HNK dans SNK, les deux auteurs nous proposent ici une toute nouvelle aventure avec un univers complétement différent. Fan de cet époque de l’Asie, je ne suis pas forcément déçu de ne pas retrouver ce monde post apo personnellement. J’aime bien le fait que les deux périodes soient bien distinctes, que ce soit en terme de temporalité, que d’univers. Cela permet d’avoir un sentiment de fraicheur à la lecture de cette série, et un post apo aurait je pense donné l’impression de relire la même chose. De plus, cela ouvre plein de questions sur la transition entre ces deux époques, et j’espère qu’on en saura un peu plus dans les derniers tomes de Soten No Ken. Est-ce que Kenshiro Kasumi est responsable de ce monde post apo ?
L’opportunité de découvrir cette licence est trop belle pour passer à côté. Que ce soit par l’originalité du récit, le talent des auteurs où la qualité de l’édition. Avec ses 300 pages, sa couvertures épurée, son lettrage toujours aussi quali, les éditions Mangetsu frappe encore un gros coup sur le marché de l’édition française et va assurément compter parmi les grands du secteur dans quelques années. De mon côté, je me suis jeté à cœur perdu dans ce premier tome qui se lit presque à la façon d’un polar à l’ancienne.
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