ERICA : LE BANDERSNATCH DE LA PS4
9,99€, soit à peu près le prix d’une place de cinéma, c’est ce que vous coûtera Erica, le dernier né des studios Flavourworks. Et ça tombe bien puisque c’est de cette façon qu’il faudra consommer Erica. A mi chemin entre un jeu vidéo et une œuvre cinématographique, cet OJNI (œuvre jouable non identifié) pourrait s’apparenter à l’épisode interactif de Black Mirror : Bandersnatch.
Comme son nom l’indique, Erica vous permettra d’incarner … Erica. Une jeune adolescente au passé mystérieux et mystique. Alors qu’elle n’est âgée que d’une dizaine d’années, elle doit faire face au décès de son père, son seul parent. Alors qu’ils sont en train de jouer au coin du feu, un inconnu masqué pénètre dans la pièce et tire une balle à destination de son papa.
Depuis ce jour, des visions et un énigmatique symbole hantent les rêves de la jeune Erica…
Moteur … Action !
Si vous me suivez sur Twitter et avez vu passé mon avis sur Bandersnatch, alors vous devez savoir que je n’avais pas du tout été convaincu par la proposition de Netflix que j’avais trouvé sans intérêt et assez laborieuse. De ce que j’en pense, je n’étais pas la cible (en tant que joueur) et espère ainsi qu’Erica saura amener ce qu’il me manquait dans cet épisode spécial. Qui dit film interactif, dit gameplay plutôt basique. La seule possibilité d’interaction lors des séquences réside dans le choix de tel ou tel décision. Pour ce qui est de la maniabilité, tout se fait au pavé tactile de la manette ou via votre smartphone. Aucune différence entre les deux, même si ma préférence reste le téléphone car la surface est plus grande et maniable à une main. J’ai trouvé le pavé tactile un peu court comme les choix nécessite de glisser le doigt vers l’avant pour valider les choix. Si le jeu réagit bien mieux que l’épisode de Black Mirror (où je trouvais les temps de chargement frustrants et nous coupants de l’histoire), les choix restent limités et la plus folle des actions sera d’ouvrir un briquet zippo… Ceci dit, ce n’est évidemment pas pour le gameplay qu’on joue à ce genre de jeu. Quid de l’intrigue alors ?
Princesse Erica
Le pitch de base est plutôt intéressant. Une fille dont les parents ont disparu tragiquement se retrouve propulsée dans un hôpital bien glauque avec du personnel un peu creepy et des pensionnaires … originaux et variés. Cependant, le tout reste assez timide et n’exploite pas vraiment le potentiel du lieu. Certes, certaines séquences sont un peu stressantes et des plans de caméra sont intéressants, mais les interactions, énigmes ou investigations potentielles … sont au final assez peu (pas) présentes et on se retrouve à suivre les aventures d’Erica comme un spectateur et non pas comme un acteur. Ce choix est assez étrange mais peut être expliqué par la volonté de proposer un contenu grand public qui tient dans un format d’1h30 ?
Dans tous les cas c’est trop peu à mon goût, mais pas que. Pour l’expérience j’ai fait mon premier run avec ma femme, qui n’est pas du tout JV, et son constat reste le même. La promesse est là mais les possibilités sont trop minces et ne laissent pas l’impression d’un impact fort sur l’histoire. Dommage.
C’est mon choix
Cette conclusion est d’autant plus dommageable car la VF est très bien réalisée, le jeu des acteurs très bon, et la réalisation globale du film tient la route. Chaque scène est soignée mais comme les possibilités de gameplay, l’histoire manque d’être approfondie. L’histoire introduit les sujets et les personnages sans trop nous en dire d’avantages, et, des petits explications sur qui sont-ils, pourquoi sont-ils ici … auraient été un plus. Au final, on se trouve plongé au milieu d’une histoire assez flou qui le reste tout autant en ayant fini le jeu, même après plusieurs runs pour voir différents chemins.
Note (/5)
Malgré une promesse intéressante Erica reste une déception. Vous passerez un moment agréable notamment parce que le jeu ne coûte que 10€ et qu’à ce prix on ne risque pas grand-chose. Cependant, si vous souhaitez vraiment jouer à un film interactif je vous conseille Detroit Become Human qui pour le coup est pensé comme un jeu film interactif. Ici, Erica donne l’impression d’avoir été pensé comme un film de série B, sur lequel les fonctionnalités de choix ont été ajoutées. Bien dommage au vu du potentiel du jeu.