MONSTER ENERGY SUPERCROSS 4 : LE SHOW A L’AMERICAINE
Moins de 2 mois après avoir testé MXGP20, le studio Milestone reprend déjà du guidon avec la sortie de Monster Energy Supercross: The Official Videogame 4, qu’on appellera sobrement MES4 dans cette review pour un gain évident de temps ^^
Contrairement à MXGP20, MES4 se place ici en tant que porte étendard du drapeau étoilé du fameux championnat américain de supercross. N’ayant pas joué au 3 opus précédents je ne peux pas comparer, mais de ce que j’ai pu voir ci et là, les critiques semblent souvent porter sur la physique ou la quantité de contenus proposés. C’est donc en novice de la licence que je vais vous donner mon avis sur ce nouveau titre du studio italien.
Première chose, et comme son tout récent prédécesseur MXGP20, MES4 est très, très exigeant. Malgré un aspect arcade beaucoup plus prononcé la conduite reste assez sensible (et les atterrissages après un saut aussi), et vous risquez d’avoir souvent le cul par terre. Un choix qui peut étonner, car avec cette orientation davantage arcade que simu, nous aurions pu nous attendre à un peu plus de tolérance, quitte à diminuer le réalisme du titre. En effet, la moindre sortie piste, virage un peu long ou réception déséquilibrée provoqueront la chute de votre pilote … et le dépassement inexorable de vos concurrents. Si le jeu permet de modifier grandement l’accessibilité avec quelques assistances au pilotage, j’aurai trouvé de bonne augure de proposer aussi une option permettant de diminuer cette sensibilité et permettre aux noobs de s’emparer ainsi plus rapidement du titre.
Cette difficulté qui pourrait en faire fuir plus d’un est d’autant plus dommageable que les circuits sont tops et l’ambiance du championnat américain est particulièrement bien reproduite. Entre feu d’artifice, et fontaines de feu, le jeu se veut spectaculaire et est, sans être next gen, très agréable de nuit. De nuit, car une fois de jour, la proposition est beaucoup moins sexy visuellement et le mode de jeu « Open World » du titre ne donne par conséquent pas vraiment envie de s’y arrêter. C’est d’autant plus regrettable que le bond next-gen ne soit pas fait sur la partie graphisme, car à l’instar de MXGP, le jeu utilise ici encore la manette DualSense et ses retours haptiques. Cette option prenant par ailleurs tout son sens après plusieurs tours, une fois que les sillons des motos auront été creusés et qu’il faudra s’en extirper pour prendre du mieux possible votre virage. Dernier point concernant le terrain, j’ai beaucoup aimé les différentes surfaces, où pendant une course sur terre, une petite zone de sable fait que votre véhicule s’enlisera un peu plus.
Si la physique des motos est impeccable, même si exigeante, je trouve que celle des pilotes, et notamment des collisions pourraient être revue pour proposer quelque chose de plus réaliste. Il n’est pas rare qu’à la réception d’un saut, vous atterrissiez sur un pilote adverse et là … J’ai eu la sensation d’assister à une loterie, soit vous tombez, soit vous rebondissez et cela vous donne un petit avantage. Bref, copie à revoir sur ce point.
Depuis le début je parle de difficulté et d’exigence, j’ai l’impression que Milestone est conscient de ce problème, avec un tutoriel beaucoup plus accessible que MXGP où j’ai eu l’impression de maitriser mon sujet puisque j’ai pu finir 3ème de ce premier essai. Ravi de ma performance, je me suis lancé à corps perdu dans le mode carrière … Avant de comprendre assez vite que cela allait être beaucoup plus compliqué que prévu. En effet, le mode carrière de cet opus intègre un arbre de compétence et votre pilote début donc en tant que rookie et la prise en main est donc totalement différente de celle du tuto. L’idée est bonne mais la réalisation ne crée malheureusement que de la frustration de ne pas comprendre ce changement de handling. Malgré cet aspect RPG qui peut plaire ou déplaire, le mode carrière est assez riche puisqu’il propose en plus des courses du championnat la possibilité de participer (ou non) à des activités annexes. Ces épreuves sont thématisées avec des objectifs qui leur sont propres, une façon originale de proposer une façon différente de jouer entre deux courses. Quant au pilote que vous incarnerez, ce dernier sera customisable … mais nous n’en parlerons pas plus que ça tant elle est rudimentaire … et peu qualitative.
Enfin, outre le mode carrière, le jeu propose les classiques du genre à savoir : course unique, contre la montre ou encore l’open world permettant de jouer seul ou en coop. Une proposition très satisfaisante pour ceux qui auront survécu au pic de difficulté du début.
Au final, MES4 se veut plus arcade que MXGP mais reste tout autant exigeant. Un choix qui pour moi est une erreur et aurait mérité une approche différente ou tout du moins modifiable par le joueur. C’est regrettable du fait que le jeu est agréable à prendre en main, et l’ambiance vraiment prenante. Les modes de jeu sont variés, et la profondeur du mode carrière apporte un vrai plus à l’immersion d’un tel mode qui peut s’avérer un peu répétitif. Je me suis d’ailleurs blessé à la deuxième course me poussant à me soigner ou faire attention pendant un moment sur mes réceptions.
Avec ce titre, Milestone semble sur la bonne voie mais peut encore travailler sur de nombreux points pour toucher un public plus large, et satisfaire toujours plus les fans du genre.