DEATH STRANDING : GOTY 2019 ?

Après plusieurs jours et dizaines d’heures de jeu … il est enfin temps de dégainer le clavier pour rédiger cette review de Death Stranding. Et je dois dire, que c’est bien la première fois que j’ai autant de mal à coucher sur le papier mon avis pour un JV, un film ou un manga… Pourquoi est-ce si difficile ? Et bien déjà car ce jeu possède une approche très différente de d’habitude. Pensé davantage comme un film il est difficile d’aborder la partie scénario sans passer par la case spoil, et, comme le gameplay est assez minimaliste … l’exercice est très compliqué.

Commençons par mon histoire vis à vis de Death Stranding. Comme beaucoup, j’ai découvert pour la première fois le nouveau titre de Kojima en juin 2016 lors de l’E3. A l’époque personne ne savait trop à quoi s’attendre, même si tout le monde saluait déjà l’aspect visuel du titre et le choix du casting. Chemin faisant, et au fil des mois et des trailers ma perception du titre … est toujours resté … aussi flou 🙂 Même avec la récente bande annonce de 9 minutes j’étais toujours aussi perplexe sur le contenu, le gameplay et le scénario…

Pour ne rien arranger, les premiers retours de gameplay me faisait d’autant plus peur qu’ils insistaient sur le côté vide, et simulateur de marche du jeu … sachant que c’est ce qui m’a fait revendre Red Dead Redemption 2 au bout de 2 jours … Donc bon, on ne va pas dire que je partais avec le meilleur a priori sur Death Stranding.

Comme vous l’aurez compris c’est sans grande conviction mais avec beaucoup de questions et d’attente que je me suis lancé dans l’aventure post-apo des studios Kojima Productions. Et, à ma grande surprise (et celle de mes amis qui me connaissent bien), j’ai complètement été happé par le jeu.

La première heure de jeu tout d’abord… C’est une véritable claque visuelle à laquelle j’ai assisté. Certes les paysages sont vides, mais les cinématiques, les plans, la tension, les personnages … tout fonctionne pour accompagner le joueur et lui permettre un onboarding en douceur.

Très rapidement, vous allez prendre conscience de votre boulot, de votre équilibre, de votre inertie. Et même si l’équilibrage des colis à livrer se fait via les touches L2 ou R2, la manipulation devient assez vite naturelle, et instinctive, tant et si bien qu’on en vient même à réagir avant que le message d’alerte ne s’affiche a l’écran.

Si le monde parait vide, il ne faut pas non plus oublier qu’il tend à évoluer en fonction de vos passages, de votre progression. Sous vos nombreux pas, l’herbe commencera à se tasser, et fera place à un chemin de terre, vos CPP vous permettront de construire routes, ponts, abris anti pluie … D’ailleurs, par rapport à ces constructions, un sentiment bizarre se crée à chacune d’elles. Tiraillé entre vouloir se faciliter les A/R avec chemins praticables en moto, ou conserver le paysage tel qu’il est avec certes ses défauts mais aussi sa beauté brute.

Pour aller plus loin que Death Stranding, c’est une sensation très perceptible à laquelle nous avons affaire ici. Vouloir améliorer notre confort de vie au détriment de la nature et de ce qui nous entoure… Notez qu’il sera également possible de détruire les éléments construits et ainsi rendre à mère nature sa beauté originelle.

 

Pour ceux qui réfutent cette idée de violer la nature en construisant des routes et ponts … J’attends de vous voir parcourir plusieurs milliers de km à pieds, avec 200kg de livraison sur le dos …

Si lLa transition est toute trouvée puisqu’on parle ici de livraison, quid du gameplay. Alors oui le jeu se résume à livrer des colis d’un point A à un point B, plusieurs fois, dans des paysages plutôt vides … Bon ok, c’est clair que ce n’est pas la folie niveau gameplay. Ceci dit, et je ne saurais dire pourquoi mais j’ai été porté par le jeu. Les petites phases de combat contre les mules ou les échoués sont funs. D’ailleurs, quand vous allez tuer votre premier master poulpe visqueux … Ça va être la folie je vous préviens. Mais oui, c’est répétitif et ça ne plaira pas à tout le monde. Il faudra se laisser porter par l’histoire et accrocher au trip. Chose qui n’a pas fonctionné pour RDR2 sur moi.

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Enfin, tout n’est pas parfait vous vous en doutez. Et quand je vois des 20/20 ou des critiques qui parlent de meilleur jeu jamais vu ever … je pense qu’il faut quand même raison garder car il existe quand même plusieurs défauts et pas des moindres. Premièrement la recherche du réalisme à tout prix, qui pour moi, est aux antipodes de ce qu’est un jeu vidéo. Même si je comprends la logique derrière, se reposer pour récupérer de l’énergie par exemple devient un véritable calvaire puisqu’il faudra regarder votre Sam dormir pour de vrai pendant plusieurs minutes … Comme si une légère avance rapide aurait pu nuire à l’expérience de  jeu. D’ailleurs, si je devais faire une critique générale sur le jeu, cela porterait sur le côté chronophage des actions annexes. Comme tout est gamifier, se laver, uriner, prendre une douche, boire du Monster … toutes ses actions prennent du temps et même si sympa au début … Au bout d’une dizaine d’heures on commence déjà à en avoir un peu marre de voir Sam faire la même gestuelle quand il boit sa canette de Monster Energy. Autre souci, qui peut être n’est qu’un détail : la taille des textes … Même sur une TV de 127cm … Alors autant ce n’est pas très gênant une fois qu’on a le jeu en main, autant en début de partie, quand nous découvrons tout (et notamment les touches) … cette taille pourrait je pense en décourager certains.

Et enfin, last but not least, les motos … si leur apparition dans la progression est salvatrice (car elles vous feront gagné beauuuuucoup de temps). Les reliefs du world sont tels, que la première prise en main pourrait en dégoutter certains et les pousser à ne pas retenter l’expérience. OK, cela fait partie de l’expérience et c’est extrêmement cohérent par rapport à l’histoire, et oui, le confort de pilotage va s’améliorer avec le développement des routes … mais … ouch … que le premier contact est rugueux.

 

Note(GOTY/5)

Pour conclure sur ce jeu, il est vraiment difficile de vous dire si oui ou non vous devez l’acheter. Chacun devra se faire son propre avis, et si c’est assez vrai sur n’importe quel jeu, ici le subjectif est prépondérant. Je ne crois pas avoir joué à un jeu aussi clivant depuis longtemps. Ce que je peux vous dire par contre, c’est que malgré les défauts que j’ai énuméré, Death Stranding m’a séduit. Ses décors islandais, le design des échoués et le concept entourant les armes et leur fabrication, des cinématiques (un peu trop longues parfois) à couper le souffle … font de Death Stranding le GOTY d’une petite année 2019 pour moi. Si on m’avait dit que jouer le rôle d’un technicien Free qui bosse en freelance pour Uber Eat ou Amazon allait me maintenir en haleine pendant des heures … je ne l’aurais pas cru moi même…