DAYS GONE : LE ROI DE LA DEACON
Days Gone est apparu aux yeux du grand public pour la première fois à l’E3 2016. Un trailer de haut vol, une ambiance zombiesque et Harley inédite … le jeu avait tout de suite enflammé les internets et les fans de survival horror attendaient avec impatience sa sortie.
Quelques années plus tard, c’est en ce 26 avril 2019 que la nouvelle exclu Sony était enfin disponible. Développé par les équipes de SIE BEND, Days Gone est en quelque sorte le baptême du feu pour le studio qui réalise ainsi son premier jeu AAA pour Sony. Excepté la série Syphon Filter, que les plus anciens doivent connaître, le studio est davantage connu pour ses récentes adaptions portable de la série Uncharted notamment. Au passage, sept années se sont tout de même écoulées entre leur dernier jeu PSVita et Days Gone. Sept ans (pas au Tibet) mais à réfléchir et construire cet univers à cheval entre Sons of Anarchy et Zombie.
Enfilez votre casque ! Enfourchez votre bécane ! Armez vous de votre plus belle batte de Baseball cloutée et en route pour l’Oregon !!
Déjà Vu
A l’instar d’un World War Z ou Walking Dead vous êtes propulsé en pleine invasion zombie sans trop comprendre ce qui se passe vraiment autour de vous. Vous incarnez Deacon St John, un biker qui se balade avec son frère d’arme dans ce qu’il reste d’humanité. Au fur et à mesure des 40h (environ) de trame principale vous en apprendrez plus sur l’histoire de votre personnage mais aussi de la pandémie … Un grand classique. C’est d’ailleurs un peu dommage de ce côté là. Je ne sais pas si cela vient du fait que le studio en est à son coup d’essai pour les projets de cet ampleur, mais j’ai l’impression qu’ils ont voulu joué la sécurité et ne rien vraiment proposer de novateur. Vous me direz… tellement de choses ont été déjà faites avec des zombies, que ce soit film ou jeu vidéo, qu’il est difficile de proposer quelque chose d’original et d’assez long pour immerger un joueur.
En parlant immersion, j’ai d’ailleurs été agréablement surpris par le durée de vie du jeu. Moi qui m’attendais à boucler l’histoire en une petite dizaine d’heures, il s’avère que le scénario est beaucoup plus long que prévu. L’histoire de Deacon est relativement simple mais finalement plutôt longue à dérouler. Alors oui l’histoire est assez inégale et on échappera pas au côté nian nian de l’histoire d’amour entre notre courageux tatoué et sa dulcinée mais que voulez vous… On vous a déjà dit que c’était du grand classique.
Accompagné de Boozer, son BAE, Deacon tente donc de survivre comme il peut dans son Oregon d’adoption. Malheureusement pour lui la région est infestée de toutes sortes de créatures étranges … et je ne parle pas que des zombies …
Bad Compagnie
Outre les zombies, qui font vraiment partie de l’écosystème et sur lesquels on reviendra juste après. Le bestiaire est assez fourni et j’ai trouvé ça très intéressant. Que ce soit vos alliés, les camps de survivants, les péquenauds locaux qui tentent de jouer les gros durs en résistant aux zombies, les fanatiques, le gouvernement … la variété des ennemis est telle qu’on est finalement agréablement surpris. Au passage, je suis fan des animaux sauvages qui n’hésiteront pas à vous sauter à la gorge alors que vous essayez de foncer à dos de moto.
Les zombies sont aussi variés et composés de différents types. De plus, certains se déplacent en horde et dans ces moments là je vous conseille plutôt d’opter pour la fuite que de vouloir jouer le Terminator. Mieux vaut revenir de nuit et faire brûler les nids de ces sales bestioles.
Outre les PNJ, le personnage principal que vous incarnez est plus profond et sensible qu’on ne l’imagine au premier abord. Même si ses talents de chiffonnier vous seront bien utiles, le personnage possède tout de même quelques fêlures que le scénario exploite bien. Le doublage est aussi réussi, ce qui appui cette sensation cinématographique du jeu.
Open World War Z
Avec ce survival horror, SIE BEND s’aventure sur le terrain glissant des mondes ouverts. Si ce dernier est bien réalisé et cohérent dans son ensemble. Il n’en reste pas moins assez répétitif et aucune zone ne dénote vraiment par rapport à une autre. Ce qui n’aide pas à masquer ce sentiment de déjà vu.
Explorer l’environnement sera également une des clefs du succès. Aussi bien pour débloquer de nouveaux points de compétences pour vous améliorer, que pour réparer votre moto, faire le plein ou encore s’armer de machette fort utile en cas de combats rapprochés.
Combats rapprochés et approches discrètes sont le maître mot de Days Gone. En tout cas c’est la stratégie que j’ai principalement choisi tout au long de l’aventure. Les zombies étant loin d’être aussi cons qu’ils en ont l’air, si vous arrivez en défouraillant à tout va vous serez repéré rapidement et potentiellement vite incapable de vous battre face au nombre croissant de zombies. Réfléchissez donc bien à votre manière de jouer en fonction des différents ennemis, lieux et heure de la journée.
Petit point noir concernant le gameplay et l’infiltration notamment : le système de couverture est trop fréquemment bancal et peu fiable. Nombre de fois je me suis fait spotter par un ennemi alors que logiquement je m’étais suffisamment mis à couvert pour éviter cela. Dommage quand on veut la jouer stealth.
Pour les joueurs aimant jouer de la gâchette les sensations de tirs, de recul et sonores sont assez fidèle à la réalité. Malgré tout il est contraignant de ne pouvoir tirer à la volée avec son arme. Obligé de viser et d’avoir son arme à l’épaule pour s’en servir. Dans certaines situations où il faut régir vite il aurait été sympa de pouvoir dégainer à la Lucky Luke plutôt que devoir se la jouer personnage figé comme les bons vieux Résident Evil.
Note (/5)
Pour un premier essai sur PS4 SIE BEND nous offre une première expérience plutôt réussie. Si elle ne propose rien d’original elle a le mérite d’être efficace malgré quelques bugs (affichage des sous titres, downgrade, ennemis qui apparaissent d’un coup …) qui auraient pu être évités et ainsi fournir une expérience globale plus aboutie.
Si vous êtes un fidèle des séries ou films de zombies, Days Gone devrait pleinement vous satisfaire et vous devriez assez facilement y trouver les ingrédients qui vous plaisent. L’ambiance globale aussi bien au niveau de la tension pour votre survie, que sonore permettent une immersion immédiate. Les cinématiques sont également de bonne facture, notamment les regards des personnages qui sont bluffants de réalisme à vous émouvoir.
Days Gone n’est donc clairement pas le jeu de l’année mais reste une bonne douceur ensanglantée à déguster dans modération.
Pour ma part, « Days Gone » est l’un des meilleurs titres auxquels je me suis adonné. Le graphisme est impressionnant. De plus, l’histoire du personnage principal est vraiment captivante.