Majin Blog

AVIS MANGA : MANCHURIA OPIUM SQUAD – TOME 1

Depuis quelques jours je voyais pas mal de monde parlé de Manchuria Opium Squad … Un écho qui a forcément éveillé ma curiosité et l’obligation de mettre la main dessus. MOS (pour l’abréger), est une toute nouvelle licence de chez Vega Dupuis scénarisé par Tsukasa Monma et mise en image par Shikako.

Plongez dans la folie d’une Manchourie déchirée par la guerre de l’opium, et le parcours d’un agriculteur naïf dans un monde de requins impitoyables.

Ce manga offre une vision de la guerre de l’opium dans l’Asie du Sud-Est. Entre domination japonaise et britannique, intérêts des mafias chinoises, trafics en tous genres, la Manchourie est un pays ravagé par les conflits. Illustré avec talent et sens du réalisme, le manga est poignant de vérité.

MOS est une sorte de Breaking Bad version chinoise des années 1930. Une comparaison flatteuse mais finalement assez juste puisque si Breaking Bad nous avait mis une claque assez rapidement à tous … il en est de même ici. Manchuria Opium Squad marque les esprits par sa cruauté, son réalisme, et la puissance de son discours.

Ce premier tome nous présente Isamu Higata, un jeune homme tout juste revenu de la guerre après y avoir été enrôlé de force, mais rapatrié car blessé au combat. Désormais agriculteur (toujours pour l’armée), le jeune garçon n’est pas au bout de ses malheurs puisque sa maman tombe malade. Malgré la peste et la mort quasi certaine, Isamu ne reste pas les bras croisés et cherche par tous les moyens de se procurer des médicaments pour alléger les souffrances de sa mère. Malheureusement il va rapidement se rendre compte que ces derniers sont beaucoup trop chers pour son salaire d’agriculteur.

Comme dirait un grand philosophe français la « routourne va tourner », et c’est ainsi qu’Isamu va tomber sur un champ de pavot. Un champ qu’il va reconnaitre du premier coup d’œil et sentir ainsi tout le potentiel financier qu’il regorge. Cependant, qui dit drogue dit forcément mafia même à cette époque, et pour changer de train de vie et sauver ses proches, le jeune Isamu va devoir s’associer avec la pègre locale.

En traitant la drogue et son trafic pendant cette période de l’histoire (on rappelle qu’à cette époque une partie de la Chine est occupée par le Japon), les auteurs nous proposent un récit dépaysant, violent et passionnant. Visuellement le récit est poignant grâce notamment à son réalisme mais aussi par la façon dont les auteurs abordent le sujet. Avec ce héros crédule, naïf aux traits encore enfantins qui se retrouve confronté à un monde très différent de ce qu’il connait et une patronne de mafia particulièrement cruelle (et sexy).