Test – The Precinct : quand GTA rencontre Miami Vice
Il y a quelques jours, GTA VI faisait la une de l’actualité avec son tout dernier trailer. Plus de dix ans se sont écoulés depuis la sortie du dernier opus, et l’attente n’a jamais été aussi forte. Mais pour ma part, je fais partie de ceux qui ont connu GTA à l’époque où la vue du dessus était la norme, où l’on semait la pagaille en 2D pixelisée, et où le mot “online” ne signifiait rien.
C’est justement dans cette vibe rétro qu’arrive The Precinct, un jeu qui rend hommage aux premiers GTA… mais en inversant complètement la perspective. Cette fois, vous ne jouez pas le criminel, mais un flic. Et pas n’importe lequel : un flic des années 80, au cœur d’une ville rongée par les gangs et la corruption.
Bienvenue à Averno City
Vous incarnez Nick Cordell Jr., un jeune officier de police déterminé à suivre les traces de son père, un héros local assassiné par les gangs. Dans une ambiance très polar des années 80 – entre néons clignotants, radios grésillantes et voitures aux portières anguleuses – vous allez devoir gravir les échelons de la police tout en menant l’enquête sur la mort de votre père.

Le jeu est pensé comme un simulateur procédural du quotidien d’un policier. Chaque journée débute au commissariat, où vous choisissez votre mission : patrouilles de routine, contrôles routiers, surveillance de stationnements ou encore interventions diverses.
Mais bien souvent, rien ne se passe comme prévu…
Le quotidien d’un bon flic… ou presque
Un banal contrôle d’identité peut très vite dégénérer en course-poursuite haletante à travers les rues d’Averno. Pose de herses, renforts demandés, poursuite à pied ou en voiture : le jeu sait vous surprendre. Ce que j’ai particulièrement apprécié, c’est cette liberté de choix. Vous pouvez refuser certains appels pour vous concentrer sur votre mission initiale. Et ça, franchement, ça change tout.

On se sent acteur de son propre rôle, et pas juste simple exécutant d’un scénario scripté.
La rigueur avant tout
Le cœur du gameplay repose aussi sur un vrai respect des procédures policières. Lors d’une arrestation, il faut :
- Lire les droits du suspect
- Contrôler son identité
- Lister précisément les délits commis
- Choisir une peine appropriée
Un oubli ou une erreur, et c’est une perte de points d’XP, voire une mauvaise évaluation. Ce système renforce l’immersion et pousse à jouer sérieusement… ou du moins à bien connaître les règles du jeu.

Un coéquipier… ou un boulet ?
Petit bémol toutefois : votre partenaire. L’IA est tout simplement à la ramasse. Combien de fois ai-je pesté de le voir me suivre bêtement pendant que je devais gérer deux suspects à moi tout seul ? Ce manque d’assistance impacte vos résultats, et devient vite frustrant.
Heureusement, il a au moins une utilité : il peut vous assister dans la formalisation des délits. Pratique, surtout quand un suspect cumule 4 ou 5 infractions à traiter une à une via la roue de sélection…
Un réalisme qui a ses limites
Autre choix de game design qui peut diviser : la gestion du temps de travail. Une journée dure 8 heures (in-game), et une fois ce temps écoulé, il vous faut rentrer au commissariat pour terminer la journée. Sur le papier, c’est fidèle à la réalité. Mais dans les faits, cela peut parfois casser le rythme, surtout quand on est lancé dans une poursuite ou une mission intéressante.

Une enquête au cœur de l’intrigue
Heureusement, au-delà des patrouilles quotidiennes, le jeu propose une trame principale, avec une vraie enquête à mener. En lien direct avec la mort de votre père, elle vous plonge dans les dessous sombres du commissariat, entre ripoux, dossiers classés et révélations troublantes.
Ce fil rouge permet de maintenir l’intérêt sur la durée, même si j’aurais aimé un peu plus de liberté pour explorer Averno City à mon rythme.
Un hommage réussi, malgré ses limites
Proposé à moins de 40€, The Precinct est une vraie bonne surprise. Il s’inscrit dans la lignée des GTA 2 ou Chinatown Wars, mais en adoptant le point de vue des forces de l’ordre.
Visuellement, le jeu est très propre, avec une DA qui évoque clairement les années 80 et les séries cultes comme Starsky & Hutch ou Miami Vice. Il faut garder à l’esprit qu’il s’agit d’un jeu indépendant développé par une équipe de 5 personnes, et à ce titre, les quelques bugs ou limites d’IA sont largement compréhensibles.
En conclusion : un petit bijou rétro pour les amoureux de séries policières
The Precinct n’est pas parfait, mais il a quelque chose de rare : une vraie proposition de gameplay, originale et bien exécutée. Jouer un bon flic, vivre son quotidien, choisir ses interventions, gravir les échelons, et démêler une sombre affaire de vengeance… voilà ce que le jeu vous propose.
Dans la veine de classiques comme Driver, LA Noire ou Sleeping Dogs (on milite pour un comeback, au passage), The Precinct coche beaucoup de cases. Et même si l’on aurait aimé un monde un peu plus vivant ou une IA plus fine, le cœur est là.
Si vous avez grandi avec les séries des années 80, ou que vous cherchez un jeu de flic qui sort des sentiers battus, foncez. Vous ne verrez plus jamais les contrôles de routine de la même façon.