AVIS MANGA : KEIJI – TOME 1 & 2
Date de sortie : Septembre 2021 – Edition : Mangetsu – Prix : 8,45€
Vous connaissez surement Hokuto no Ken et son auteur Testsuo Hara mais vous avec peut être un peu moins entendu parler de Hana no Keiji ou Keiji en VF. Publié par le Weekly Shonen Jump entre 1990 et 1993, la série avait été adapté en France par Casterman entre 2007 et 2010 mais sans grand succès à l’époque. En 2021, c’est Mangetsu qui remet le couvert avec une nouvelle édition encore une fois de qualité. Avec sa cover au toucher parchemin, la prise en main du tome est vraiment unique et agréable. Vous commencez à avoir l’habitude que je vous le rabâche, mais il est important de mettre en avant cette singularité de Mangetsu avec cette volonté d’avoir un covering (je sais pas si le mot existe mais vous avez compris l’idée) unique pour chaque série. Preuve encore avec Keiji, puisqu’en plus de cet aspect parchemin, mais qui s’accentue d’autant plus quand on regarde la tranche du tome avec le logo Mangetsu où il n’est cette fois pas écrit Shonen, ou Seinen mais TETSUO HARA, en majuscule, et permet ainsi de mettre encore plus le maître en avant.
Mais quid de Keiji ? Si Ken le Survivant se passe dans un futur (proche) post-apo, Keiji lui, se passe au 16ème siècle, à la fin de l’époque Sengoku, au Japon. Changement de décor donc, mais recette similaire. A l’instar de Kenshiro, Keiji est un maitre des arts martiaux, il est même considéré comme le plus grand des Kabuki-mono. Ce groupe constitué essentiellement de rônins, et qui est considéré comme l’ancêtre des yakuzas est ce qu’on pourrait résumer comme nos bad boys de l’époque.
Avec ces deux premiers tomes (sur 18), Tetsuo Hara nous offre une palette de son talent. Que ce soit au niveau du scénario qui est maitrisé, dynamique et dense, l’action évidemment omniprésente et impressionnante que la mise en page … toujours aussi époustouflante. Sans trop spoiler ces tomes, Keiji s’impose très rapidement comme un personnage à part entière. Charismatique, il n’hésite pas à venir en aide aux opprimés face à d’autres racailles un peu moins sympathique. Malgré son air de beau gosse il n’hésitera pas à se jeter corps et âme dans un affrontement qui s’annonçait pourtant perdu d’avance. Outre son appétence pour les combats, sa force de caractère transparait jusque dans le choix de sa monture. En effet, c’est un cheval que personne n’a jamais réussi à apprivoiser qu’il désire, le fameux étalon du diable. Une fois capturé, ce cheval gigantesque, couplé à la stature de Keiji vont terroriser à eux seuls des centaines de soldats…
Si la période est différente, on reconnait entre mille le style de Tetsuo Hara. J’ai même parfois eu l’impression de voir des personnages de Hokuto no Ken dans Keiji, et inversement. En plus du style graphique, ça découpe, ça étripe, ça coupe les oreilles … On a droit à du grand spectacle en permanence. Pas une page ne nous semble molle, inutile ou superflue. On retrouve tous les éléments qui font de Tetsuo Hara un des plus grands. De plus, certaines pages sont à couper le souffle. Vous l’aurez deviné, j’ai été bluffé et happé par la lecture de ces premiers tomes. Entre le soin de l’édition, la qualité de l’œuvre et la découverte d’une série méconnue à tort, je ne pouvais que céder face à cela et … et bha encore avoir un coup de cœur pour une série de chez Mangetsu… Maintenant, on attend la suite et pourquoi pas une nouvelle adaptation de Hokuto no Ken mais chez le nouvel éditeur français ?