AVIS BD : SIMONE

En tant que lyonnais, nous avons une histoire particulière avec la résistance et la seconde guerre mondiale, encore plus pour moi qui ai eu un grand-père résistant dans le maquis, et un arrière-grand père qui a pu s’échapper des nazis en se cachant sous un train (je vous raconterai peut être un jour cette histoire). Malgré cet attachement j’étais passé à côté de Simone, une BD dont le deuxième vient tout juste de sortir et qui raconte la vie de Simone Lagrange, née Simy Kadosche, résistante et déportée française qui fut l’un des témoins-clé dans le procès de Klaus Barbie.

Après Iréna (dont je n’ai entendu que du bien), Jean-David Morvan, et David Evrard (accompagnés cette fois de Walter Pezzali), refont parler d’eux et de cette sombre période qu’a connu l’Europe des années 40. Cette fois, c’est Simone Lagrange qui est mis en lumière, elle qui avait reconnu en 1972 Klaus Barbie à la TV afin de le confondre sur sa véritable identité. Elle, qui 30 ans plus tôt avait été arrêtée par la Gestapo lyonnaise alors qu’elle n’avait que 13 ans.

Simone – Tome 01

Le destin hors du commun d’une résistante déportée. En 1972, la télévision affiche le portrait d’un vieil homme, et cherche des témoins qui pourraient reconnaître en lui un nazi recherché depuis la fin de la guerre : Klaus Barbie. En le voyant, Simone Lagrange, 42 ans, est d’abord interloquée, avant de voir ressurgir un douloureux passé. Cet homme, elle le reconnait. Chef de la Gestapo de Lyon, il fut son tortionnaire à partir du 6 juin 1944. Elle se souvient de la jeune fille qu’elle était, du basculement de la France vers le régime de Vichy, de son arrivée à la prison de Montluc et des sévices endurés avant d’être envoyée au camp de Drancy, antichambre d’Auschwitz… Le terrible mécanisme de persécution et de déshumanisation est mis à nu dans ces pages les plus sombres de l’histoire de Simone. C’est le récit d’une femme dotée d’une volonté d’acier mais aussi de résilience, qui deviendra un témoin clé dans le procès contre celui qu’on surnommait « le boucher de Lyon ». Ayant fui en Amérique du Sud après la guerre, il sera retrouvé en Bolivie sous une fausse identité. Quand les médias s’emparent de l’affaire, la parole de Simone est d’abord mise en doute, mais elle ne renoncera pas, comme elle n’a jamais renoncé dans les camps de la mort. Triptyque historique qui revient sur l’histoire d’une résistante française, déportée à Birkenau, autant que sur le déroulement du procès historique de Barbie, ce biopic bouleversant, arrive à décrire l’indicible à travers un langage visuel subtil. Un témoignage fort et puissant qui confirme le talent des auteurs d’Irena.

Avec la sortie de ce second tome, j’ai eu l’opportunité de découvrir cette série, j’ai ainsi pu lire les 2 ouvrages de cette minisérie et que dire à part que c’est toujours une claque immense de découvrir les récits des personnes qui ont vécu ce genre de drames. Si c’est un homme de Primo Levi m’avait bouleversé au lycée, et m’a passionné par ce genre de récit. Avec Simone, nous revivons donc le parcours de vie de cette jeune enfant, raflée comme nombre d’autres juifs d’alors par la France de Vichy. Une France collaboratrice qui fait honte à notre pays. Un laisser faire généralisé de la part des dirigeants qui ont également permis à Adolf Hitler de s’installer tranquillement en Allemagne… de là à dire qu’il est possible de faire un parallèle avec certaines choses qui se passe actuellement dans le monde, il n’y a qu’un pas.

Simone T2

Véritable devoir de mémoire pour que ce genre d’ignominie n’arrive plus, Simone est un excellent moyen d’amener une génération peut être moins sensible à ce genre de contenu historique à s’y intéresser. On est tous passé par des cours d’histoire/géo pas très passionnant, avec une prof vieillissante qui nous endort. Je pense que c’est grâce à ce genre de média, ou d’autres acteurs comme Nota Bene pour n’en citer qu’un, qu’on parviendra à démocratiser l’Histoire et la rendre « fun ».

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