AVIS MANGA : ALL FREE – TOME 1 & 2
Après le ping pong, Mangetsu s’attaque cette fois-ci à un autre sport venu d’Asie : le judo. Sport né en 1882 et olympique depuis 1964 … où la France est en général plutôt pas mal, soyons chauvin. Terubo Aono s’attaque donc à ce noble sport avec All Free, encore une série courte, en 2 tomes, qui devrait ravir les passionnées de mangas de sport. Pour la petite anecdote, l’auteur est lui-même judoka et ceinture noire, il sait donc de quoi il parle et cela se ressent aussi bien dans les mouvements et le dynamisme des scènes, que du point de vue du traitement du mental des athlètes.
Si quand on pense judo, on pense notamment à la catégorie reine des poids lourds masculin avec David Douillet, Teddy Riner, ou encore Hitoshi Saito, All Free nous prend à contre-pied dès l’Hajime (le début) avec la mise en avant de la jeune Jun Mifune, une jeune adolescente de 15 ans qui est en plein affrontement dans un tournoi de poids lourds masculin. Malgré son gabarit, cela n’empêche pas la combattante d’envoyer dans les airs son adversaire du jour, sous le regard circonspect de la foule. Si Jun s’est donnée ce défi d’affronter des hommes, ce n’est pas dans un but féministe, mais bel et bien dans l’optique de redonner goût au judo à son oncle Hayaki Mifune. Légende de ce sport, il était lui aussi un poids léger qui a fait valdinguer des poids lourds avec une technique au-dessus de la moyenne et un mental d’acier. Mental qui depuis l’avait perdu puisqu’il ne trouvait plus d’intérêt à ce sport. Ce désintérêt pour son sport de prédilection est notamment du à une blessure ressenti lors d’un affrontement avec David Ours, le judoka français. Clin d’œil non dissimulé aux deux champions français au passage.
Outre les références (Jun est une descendante de Kyuzo Mifune, considéré comme l’un des plus grands judokas de l’histoire), ce qui m’a tout de suite séduit chez All Free réside dans la façon dont l’auteur arrive à restituer les combats. Il y a certaines œuvres qui vont font aimer un sport, qui vous donne envie de le pratiquer, All Free peut clairement servir de détonateur pour des jeunes ados, à l’instar d’un Captain Tsubasa à mon époque (toute proportion gardée). Terubo Aono parvient à donner de la vie, du mouvement, de la puissance, de la vitesse à ses cases et permet de rendre ce sport qui est passionnant à regarder, passionnant à lire. Il s’attarde aussi sur les différentes techniques et prises de combat, ce qui permet au lecteur néophyte d’y voir plus clair et de comprendre les enjeux. C’est ainsi que l’aspect mental, préparation et détermination prennent une part déterminante dans la réussite et l’accomplissement de Jun.
A seulement 15 ans, et en seulement 2 tomes, la jeune Jun Mifune nous montre l’exemple et illustre à merveille le vieil adage qui dit que « ce qui ne tue pas vous rend plus fort ». Car oui, ici, il n’est pas question d’une jeune surdouée qui écrase tout sur son passage. La jeune judoka devra affronter des adversaires plus forts et plus expérimentés, mais aussi affronter ses doutes et ses peurs. Mais elle parviendra toujours à se relever, et tirer le meilleur d’elle-même. Une véritable leçon de vie et de sport. All Free mérite son entrée au panthéon des mangas sportifs. En seulement deux tomes, la série de Terubo Aono parvient à placer le judo sur la carte du manga, alors qu’étonnamment, malgré que ce dernier soit japonais il n’a été que trop peu traité. 2 tomes vraiment convaincants, portés par un auteur qui connait et maîtrise son sujet, et que suis curieux de voir sur une prochaine publication.
Découvrez aussi le blog manga Gohanblog.fr
Bonjour,
Merci beaucoup pour le partage.