AVIS MANGA : OOKAMI RISE – TOME 1

Date de sortie : Septembre 2021 – Edition : Panini Manga– Prix : 5,99€

L’homme est un loup pour l’homme… cet adage qui date de la nuit des temps ne cesse de se confirmer un peu plus chaque jour. Avec OokamI rise, Yu Ito va encore plus loin en jouant la carte l’anthropomorphisme dans un monde où hommes et loups s’affrontent. Dans un monde où le Japon n’est plus, et où ses terres ont été partagé entre la Chine et la Russie, l’armée chinoise s’apprête à affronter une horde d’humain … ayant désormais l’apparence de loups.

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Avec ce pitch assez sombre, Ookami rise se place dans un postulat de guerre où s’affrontent trois pays sur fond d’expériences chimiques ratées sur des japonais devenus minoritaire dans leur propre pays. Désormais considéré comme une simple tribu, les Wa vivent entre le nord du Japon qui appartient à la Russie, et le sud détenu par les chinois. Au sein de cette zone tampon, les derniers survivants ne sont plus des hommes, et comme si la métaphore n’était pas déjà assez forte, ont pris l’apparence de loup, aussi appelé Wolang, ou volkolak par les armées sino-russes.

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Si la majorité des Wa ont été élevé dans des camps, une petite troupe d’irréductibles Wolang résiste à l’envahisseur (ça me rappelle quelque chose cette phrase) subit en pleine nuit une attaque de l’armée chinoise. Un affrontement presque fratricide entre les chefs de chaque clan dont on apprendra un peu tard la nature de leur relation. Dans ce seinen où les japonais n’ont plus de patrie et ont été réduit à l’esclavageou à néant, la violence a beau être présente, elle n’est pour autant pas forcément le cœur du sujet. L’auteure va plus loin que cela et se concentre notamment sur la vie, et le destin de 3 personnages principaux. Avec un protagoniste dans chaque camp, et une enfance en commun, l’intrigue promet d’être riche en tension et émotion.

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De mon côté j’ai été très surpris par ce premier tome, notamment car cette série est sortie dans un relatif anonymat et sans coup de com’ grandiloquant. Mais, malgré tout, le potentiel est là et la structure de ce premier tome donne déjà une bonne idée du thème, et de la façon dont Yu Ito maitrise le chemin qu’elle veut emprunter. Ce tome 1 nous donne une très bonne introduction du lore, des personnages. Que ce soit au niveau de la situation géo-politique, la relation entre les armées chinoises et russes, mais aussi celle plus intime qui lit Ken, Akira et Isaku.

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La situation des Wolangs, qui ne sont pas des loup-garous, mais des humains, nés humains, qui ont évolué pour se transformer en loup plus ou moins « normaux », et qui continuent d’évoluer est très touchantes et permet d’avoir une bonne perception de ce qu’est une vie de stigmatisation ou de mise à l’écart. En effet, malgré leur apparence, ces derniers ne sont pas intéressés par le fait de tuer, ou manger des humains et souhaitent juste vivre en paix entre eux sans faire d’histoire.

L’histoire est très touchante, et même si 98% de la population insulaire est humaine, on tisse finalement plus de liens et d’empathie avec ces pauvres loups persécutés pour une mutation qu’ils n’ont pas demandé.